La fin du bio ? Crise dans le secteur de l'alimentation – ONPP



Le secteur de l’alimentation bio est en perte de vitesse ces derniers mois. L’Apaq-W a dressé les contours du secteur en Wallonie. Habitué à une progression annuelle d’achats par le consommateur pouvant aller jusqu’à 40% depuis 2016, elle n’a été que d’un petit demi pour cent cette dernière année. Cela s’est surtout fait sentir dans les petits commerces, semble-t-il. Certains accusent même un recul de leur chiffre d’affaires de 30%. D’autres ferment. A la veille de la semaine du bio, que se passe-t-il ?

Vous avez peut-être été de ceux qui ont opté pour un magasin de proximité durant la période covid. Le secteur de l’alimentation bio a en effet connu des beaux durant la crise. Mais aujourd’hui, ça coince et en plus, l’inflation galopante vient s’ajouter.

Le Belge a dépensé 890 millions d’euros pour l’alimentation bio, en 2020. En Wallonie, ça représente 418 millions, soit 5% du budget des ménages pour l’alimentation. C’est deux fois plus que 5 ans auparavant ! La progression a donc été très rapide. Les champions de ce succès : les substituts de viande, les œufs et les légumes frais.

Mais aujourd’hui, tout semble basculer. Comme chez « Justin mange bien », à Beaufays, en région liégeoise. Dans ce magasin, les ventes ont diminué de 30%, ces derniers mois. Ludivine Beaujean, gérante de ce magasin a une explication : « C’est compliqué parce que le problème c’est qu’on a plus de constante. Nous, on a la chance de passer à travers les mailles parce qu’on a beaucoup d’habitués qui sont toujours présents mais par contre, on marche toujours sur des œufs parce qu’on ne sait jamais ce qu’on va vivre comme semaine. Un vendredi n’est pas l’autre. On va faire un vendredi, je donne des chiffres comme ça mais peut-être à 2.000 euros et le vendredi suivant on va peut-être faire 400 euros. Qu’est-ce qui se passe ? En fait, je pense qu’au début du covid, avec l’inconnu, les gens ont un petit peu boycotté les grandes surfaces et se sont réorientés aussi vers des petits commerces probablement aussi par crainte de l’échange de microbes, ne sachant pas vers quoi on allait. Et puis justement quand le covid a commencé à s’estomper, que la vie a repris son cours normal, on a remarqué justement qu’il y a eu à nouveau une chute de cette présence et de cette visibilité du consommateur dans les commerces comme le nôtre ».

Il n’y pas que les petits magasins qui souffrent. Les grandes chaînes bio aussi ! C’est le cas chez Färm, une coopérative de 17 magasins. Là, le chiffre d’affaires a diminué d’environ 20% ces derniers mois. Alexis Descampe, l’administrateur-délégué pose un constat :  » C’est une baisse qui est inédite par rapport à l’histoire du bio. Depuis 20 ans, le bio est en croissance parfois même à deux chiffres, tous les ans et donc, pour nous, professionnels du bio, c’est un contexte extrêmement compliqué auquel on doit faire face. Une nouvelle clientèle avait découvert nos canaux parce qu’elle avait plus de temps, en fait. Et maintenant toute cette clientèle qui avait découvert les canaux du bio, producteurs locaux etc … en sont revenu également à leurs habitudes d’avant covid et donc fréquentent moins nos magasins, très clairement. Quand on voit les prix de l’énergie et du carburant, les consommateurs, face à ça, font des économies là où ils peuvent le faire. Puisqu’ils ne peuvent pas le faire sur l’énergie et le carburant, ils se rabattent probablement sur une alimentation moins chère. Or le bio est perçu dans l’esprit des gens souvent comme plus cher que l’alimentation conventionnelle et donc des choix à court terme sont faits de manière tout à fait compréhensible par bon nombre de consommateurs ».

Des magasins sont en difficulté. Certains ferment. Après un succès grandissant, le bio accuse le coup. Il doit maintenant compter sur ses clients les plus fidèles …et les autres aussi.

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Cet article a 2 commentaires

  1. Le bio est devenu du marketing, aucuns produits n'est plus naturels !! Les producteurs ne contrôlent ni la pluie qui tombe, avec ses polutions, ni les terrains pollués par diverses éléments extérieurs. Par contre le terme utilisé cultures raisonnées me semble plus correct, il indique que le producteur n'ajoute pas de produits polluants pendant sa production ! C'est toujours ça de gagner. Puis le "bio" de production française m, et le ''bio'' qui arrive de l'étranger qui n'a pas les mêmes contraintes et règles

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